Jaune citron mais pas trop

14 Dec

Ou comment je suis perçue par la foule autochtone en tant que jaune, mais pas de chez eux.

On m’avait justement posé cette question il y a quelques jours, alors que j’avais déjà en tête l’idée d’écrire un article sur le sujet depuis un moment. Le Japon est l’un des pays les plus (sinon le plus) homogène du monde, puisque l’ethnie japonaise représente entre 98.5% et 99% de la population, le petit pourcent tout naze restant étant composé de coréens et de chinois (remarque, il y a aussi une part de brésiliens et de philippins). Du jaune partout, en somme. Être gaijin mais asiatique mais ne vivant pas en Asie, c’est donc pas commun.

Ainsi le gaikokujin, l’étranger au sens “péquenot qui vient d’un pays extérieur au mien”, ou pire, le gajin, soit carrément “le péquenot de l’extérieur”, l’alien en somme, est assez facile à débusquer tant qu’il est autre que jaune citron.

J’ai un visage typiquement vietnamien, mais pourtant on m’a souvent prise pour une japonaise, notamment lors de soirées où ça grouille pourtant d’étudiants étrangers. Sinon, on me prend pour une chinoise ou une taïwanaise, mais jamais pour une coréenne. Dans les magasins, les employés s’adressent à moi comme ils s’adressent à n’importe quelle japonaise lambda. Ceci dit, vu leur débit de parole (bien que je me sois rapidement habituée au keigo, le vocabulaire utilisé par des “employés” -serveur/ses, banquiers/ères, mais aussi présentateurs/trices télé ou hommes/femmes politiques- lorsqu’il s’adressent à des “clients” ou à un large public en général) et vu la tête de chat écrasé que je tire souvent quand je comprends rien, ils remarquent qu’effectivement, je ne suis pas de chez eux.

Au Japon, le blanc, le noir ou le violet sera toujours vu comme un étranger, quand bien même il/elle se serait installé/e depuis des années ici, se soit marié/e et ait un boulot stable dans ce pays. Celui qui n’est pas jaune citron passera toujours pour un touriste aux yeux d’un Japonais qui le rencontrerait pour la première fois.

Au moins, comme je ne suis pas très grande, ou très blonde, ou très yeux bleus, on me fiche la paix quand je vais faire du tourisme. Comme une vraie touriste japonaise quoi.

Redheads and momijis

1 Dec

Assurément j’étais à deux doigts de faire partie de ces gens qui lancent un blog sans jamais le continuer. C’est déjà arrivé avec mon blog de mangeaille (parce que soyons honnêtes, pourquoi écrire /sur/ la mangeaille quand on peut simplement la faire), mais ç’aurait été dommage de pas continuer ce blog sur ces gens aux yeux pernicieux (dont je fais grosso merdo partie).

En Frâââââânce, le mois de novembre c’est un peu cette espèce de pluie froide et dégueulasse pleine de boue et de dissertations à rendre pour le surlendemain, ce craquage nerveux parce que OH SNAP devoir sur table de philosophie sur la PEURRRR et fiches de lecture sur des trucs pas drôles et des gens connus mais pas nécessairement intéressants. C’est aussi ces journées qui racourcissent et ces gens qui ont une mine toujours plus renfrognée.

Au Japon, novembre ça ressemble plutôt à ça:

Passer une journée sous la plue à Kobe. Mais être payée pour ça.

Passer une journée sous la pluie à Kobe pour un “Koi Show Festival”. Mais être payée pour ça.

Ou passer par le Starbucks de Kobe Kitano, qui était (sans doute) une ancienne maison, vu la tronche du bâtiment.

S’arrêter au Starbucks de Kobe Kitano, qui était (sans doute) une ancienne maison, vu la tronche du bâtiment.

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Faire la chasse aux Kit Kat et choper quatre espèces locales, dont le pudding de Kobe ou ce truc délicieux à la cannelle dont j’ai toujours pas retenu le nom.

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Aller au Kodaiji à côté de chez soi et voir que c’est Rainbow Party partout dans le temple.

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Passer le premier Thanksgiving de sa vie dans une résidence bondée, et faire “the best pumpkin pie I’ve ever had in my life” (sic), et être KONTANTE.

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Prendre un bus de nuit à 22h50, se faire réveiller toutes les deux heures par le conducteur parce qu’on fait une pause, arriver à 5h20 à Hiroshima, prendre le premier train de 6hquelquechose, et puis débarquer à Miyajimaguchi à 7h pour prendre le premier ferry de 7h05.

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Et voir le grand portail quelque part à 7h30.

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Nommer les daims de Miyajima ‘Breakfast’, ‘Lunch’ et ‘Dinner’, pare qu’ils sont appétissants en plus d’être mignons. Lui, c’est Breakfast.

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Acheter des momiji manjuu (des gâteaux fourrés à la confiture, au chocolat, au cream cheese, etc.) par brouettes.

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Faire la gueule pendant une bonne partie du trajet parce que c’est bien sympa de grimper une montagne pendant trois heures, mais les marches doivent faire 60cm à tout casser. J’ai plus de rotules moi.

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Faire la sieste sur un caillou de 3m de haut après avoir atteint le sommet de cette foutue montagne. Se dire aussi “never euguène”

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Quitter Miyajima après la plus longue journée qu’on ait jamais passé depuis son arrivée au Japon.

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Passer pour des mômes de 6 ans avec Sam, Laura, Hannah, Paul, Ken, Alisa, Tess et Emilien parce qu’il y a des trucs du genre plein partout à Hiroshima.

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Changer ses plans à la dernière minute parce que l’artère principale de la ville a plus de classe que les Champs Élysées.

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Terminer son second jour de congés dans un restau italien et faire des trucs schmexy à table.

Pour me ramener en France, va falloir me traîner par les cheveux.

If you give me some whiskey, I’ll sing you a song

18 Oct

Y a des jours où même en se noyant dans un litre de café au lait, on n’arrive pas à se réveiller. Un peu comme aujourd’hui, entre la grisaille et les tests quotidiens (mais easy peasy, encore heureux) de japonais. La routine c’est sympa, mais c’est sympa que cinq minutes. C’est quand même chiant de se faire ignorer par sa voisine chinoise alors qu’on tente un bonjour. Ou de rentrer chez soi trempée comme si on avait été jeté dans la rivière Kamo. Ou de faire tomber tous les vélos du local dans un assourdissant jeu de dominos, et de constater, l’air hébété et abruti, qu’on avait tenté de déloger le vélo du voisin et pas le sien. Ou de tomber sur cet étudiant chinois bizarre qui pose que des questions bizarres.  Ou de remarquer qu’on a une chaussette trouée juste avant de partir pour le boulot.

Ah oui, le boulot. J’ai, grâce à ma senpai, pu dégoter un job de serveuse à deux minutes à pieds de chez moi. Dit comme ça, c’est doux, mais en réalité c’est pas si évident. Être au contact des clients, c’est une chose, mais quand on bitte pas la moitié de ce qu’on nous dit, c’est tout de suite plus frustrant. Honnêtement, j’hésite à continuer; pas que ce soit horrible, mais c’est difficile. Attendons la fin du mois et nous verrons.

Le premier jour ne fut pas si terrible, pourtant. Près de cinq heures de service, dont la moitié à la plonge. C’est comme à la maison, sauf que les quelques centaines d’assiettes sont plus grandes que mes plats à tartes, qu’il y a 8 types de cuillères, dont des petites-petites cuillères à espresso, les moyennes-petites cuillères à dessert, les petites-cuillères-rondes-à-soupe et les grandes-grandes-cuillères-chelou-pour-le-poisson, et que leur lave-vaisselle déglingue tout en trente secondes. J’ai même eu droit à l’un des desserts de la carte posé devant moi alors que je faisais la vaisselle, et pendant un moment, j’ai cru que je devais débarrasser l’assiette.

Pas de contact avec la clientèle pendant deux heures. Je suis en paix avec mes torchons et mes assiettes, c’est rassurant, mais c’est pas ce que je devrais ressentir. Améliorer mon japonais et trier les verres à champagne, c’est pas pareil. Peur de faire une gaffe, de passer pour une abrutie, sans doute, mais au moins j’ai battu mon record d’assiettes essuyées par minute. Enfin, il y a toutes ces formules de politesse que je ne retiens que difficilement, pas parce qu’elles sont longues, mais parce que je ne sais jamais quand les placer. Quand on quitte la salle? Le boulot? Quand on a terminé mais qu’on est toujours dans le restaurant? J’en sais rien. On me corrige, mais j’ai peur de mal faire, alors je sais pas.

Mais qu’on ne me sorte pas un énième “ganbatte”, cette expression entre le “tiens bon” et le “fais de ton mieux”, n’est-ce pas. Ce mot, c’est l’awesome à l’américaine, il faut tout le temps et toujours ganbaru, ce mot perd toute signification et ne me donne pas plus d’entrain qu’un bon “mets toi au travail, grognasse à capuche”.

Néanmoins, c’est le seul point pas très folichon de ce mois-ci. J’ai trouvé un café plutôt joli en centre-ville qui sert des glaces immensément géantes pour 150€, des croissants à la chantilly, et j’entretiens le vain espoir que l’un d’entre vous sera assez aimable pour m’envoyer du vrai chocolat noir à dessert. Ou tout autre truc qui me rappelle la Frââââânce, mais  les gens en moins. S’il vous plaît. Sérieusement. En échange je vous enverrai des trucs bizarres ou rigolos. Allez.

En attendant, je peux toujours tenter de donner des cours de français. Parce que sincèrement, ce pays en a bien besoin.

Y a des gens qui ont été virés pour moins que ça, je dis ça, je dis rien.

Rollerblading kitties in space

29 Sep

Puisqu’un typhon s’annonce…

Son nom est Jelawat, et apparemment il est bien parti pour pourrir mon week-end. J’étais censée aller à Osaka ce dimanche, mais disons que 15cm de pluie en une journée m’en dissuaderont sûrement. Ceci dit, j’ai aussi prévu d’aller au karaoké (pour la seconde fois de la semaine, mais soit).

Cela fait cinq semaines que je suis arrivée au Japon, trois que je suis installée dans ma résidence, et une que mes cours ont commencé. Je pensais pouvoir écrire plus souvent, mais une quelconque force supérieure (aka la flemme) en a décidé autrement. Une liste de listes s’impose.

Le panda, la deuxième obsession des japonais après le chat.

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J1 ~ J9: Onegaishimaaaaaasu

30 Aug

Être au Japon quand on a un japonais très approximatif, c’est un peu comme être dans un flou artistique permanent. On ne comprend que la moitié de ce qu’on lit, et le tiers de ce qu’on nous dit (alors pour commander au resto, ça devient parfois laborieux). Néanmoins je suis toujours vivante, même si tout paraît plus compliqué, entre acheter un ticket de métro, demander une pointure de chaussures et expliquer que oui, oui, on vient de Frââââânce, et que, oui, oui, merci beaucoup, je vous en prie. 

Récit elliptique mais illustré de mes cinq sept (décidément…) neuf premiers jours au pays du soleil levant:

22 août: L’arrivée qui se fait sans encombres, contrairement à ce que je pensais (je m’imaginais perdue dans l’aéroport, incapable de demander mon chemin, “mais en fait, non”). L’aéroport international du Kansai (abrégé KIX) est à 50mn en navette (z’appellent ça un “limousine bus”) jusqu’au terminal (OCAT de son petit nom). J’ai du ensuite prendre un taxi pour rejoindre mon auberge, plus ou moins en plein cœur d’Osaka. Et tout ça sans me perdre, c’est déjà pas mal. J’ai ainsi passé deux jours seule, le temps que mes parents débarquent sur le sol nippon via un vol différent. J’en ai profité pour rencontrer mon cousin germain pour la première fois, un Thaïlandais expatrié au Japon pour deux ans, avec qui j’ai communiqué plusieurs mois auparavant pour préparer mon début de séjour. Un visage jovial et rondouillet, et une voix que j’avais déjà entendue via Skype, je ne me sens déjà plus si seule.

Épreuve du jour: savoir ce qu’on est en train d’acheter.

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La relève, ou presque

20 Aug

La troisième année à l’étranger, la troiza, le séjour d’études, l’année vacances, appelez la comme bon vous semble. Elle a son avant, son pendant, son après. On lit les rapports de séjour, on rêvasse sur le site web de l’université, on se prend à organiser des rencontres entre contacts ou entre SciencesPistes à travers le continent. Toujours cette appréhension avant le départ, on a en tête ce qu’un de nos prédécesseurs a laissé dans son rapport, curieux carnet condensé en quelques louanges envers la fac d’accueil, et l’ouverture d’esprit, béante, limitée mais sans frontières. Mais bien peu souvent aura-t-on l’occasion, l’envie, l’opportunité d’aller à la rencontre de cet(te) aîné(e) qui fut là où nous serons; autrement, les questions restent les mêmes, les réponses, identiques, vagues dans la formulation, mais que l’on garde comme un maxime. Ta troisième année, c’est toi qui la fais. Nespa.

Alors avoir pu être amie avec celles qui traceront le chemin pour moi, c’était une façon différente d’appréhender la troiza. Elles font ce que je ferai; elles ont fait ce que je fais. Cette année sera la mienne, avec mes souvenirs, mes expériences, mais les partager, ce sera faire resurgir d’autres souvenirs, d’autres expériences. Les revoir, c’était faire le bilan; autant pour elles que pour moi.

“J’ai pas l’impression qu’on s’est pas vues pendant un an”. Le Glorieux Internet a encore frappé.

Au Japon (comme dans le reste de l’Asie, maintenant que j’y pense), le concept d’aîné/cadet a une importance qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs. Le senpai, c’est un peu celui qui montre la voie aux kouhai, un croisement entre le baby bro/sis et le jeune padawan (mais plus le second que le premier, en fait). Les retrouvailles avec mes senpai (quand on se paye le luxe d’en avoir deux trois, on peut vraiment se sentir chanceux, coucou Valentin-senpai si tu me lis), c’était un peu comme attendre avec impatience deux grandes sœurs parties au loin, pour longtemps (pendant que grand frère, lui, est déjà retourné à Kyôto).

Donc voilà. Merci Chloé, merci Elsa, maintenant c’est mon tour.

J-1.

Papelards #1: Le CoE, le visa, la “resident card”

3 Aug

Tiens, je n’ai écrit aucun article en près de quatre ou cinq mois.

Ça, c’est fait.

La paperasse, donc. Pas que ce soit quelque chose qui me rende franchement jouasse, mais c’est une étape importante avant de pouvoir me déclarer officiellement 大学生, une étudiante. Et puis ça intéressera sûrement (j’espère) ceux qui ont l’intention de faire un séjour d’études, que ce soit à Kyôto ou ailleurs.

Entre la réception des premiers courriers et le débarquement sur le sol nippon, il y a plusieurs étapes à respecter (cool, un article long et chiant), et il faut patienter plusieurs mois.

Une fois le dossier d’inscription rempli et envoyé fin mars, on reçoit une première lettre d’admission fin mai. A partir de là, plus rien à faire. Cette lettre ne permet rien, sinon de pouvoir affirmer que le dossier est correctement complété. Ce n’est que fin juillet ou début août que l’on reçoit le fameux sésame, à savoir le Certificate of Eligiblity (CoE).

Note: l’envoi du CoE diffère en fonction des universités. Pour Kyôdai par exemple, l’envoi se fait en septembre, alors que pour Dôshisha, je l’ai reçu ce matin (3 août 2012).

Un petit certificat, qui fait à peu près la moitié d’une feuillle A4

C’est le CoE qui permet d’obtenir le visa. Ce certificat est envoyé par la fac d’accueil, on ne peut en aucun cas s’en procurer un tout seul. Le visa est obligatoire si l’on reste plus de 90 jours sur le territoire japonais. Les touristes n’ont pas besoin de faire une demande de visa à l’ambassade ou au consulat.

Faire une demande est simple, le tout est détaillé sur cette page de l’Ambassade du Japon en France. Comptez 2 à 5 jours ouvrés pour l’obtention, donc ne le faites pas au dernier moment. En 2012, les frais de visa s’élèvent à 27€.

Note: faites une dizaine de photos d’identité avant de partir, il vous en faudra un paquet autant avant qu’après votre arrivée au Japon.

Enfin, la carte de résident. Depuis le 9 juillet 2012, la procédure permettant d’obtenir un “Certificate of Alien Registration” (aussi appelée 外国人登録証明書, gaikokujin tōroku shōmeisho, ou alien card) a été abolie et remplacée par un nouveau système.

Coucou.

L’obtention de la nouvelle carte de résident peut se faire dès l’arrivée aux aéroports du Kansai, Narita, Haneda et Chubu. C’est comme une carte d’identité, il faut la garder sur soi en permanence. Ceci dit, si la procédure pour obtenir l’alien card a été abolie, il faut quand même se rendre à la “mairie” de son quartier (区役所, kuyakusho) dans les jours suivant l’emménagement pour donner son adresse. Apportez avec vous ladite carte et votre passeport. Le même jour, vous devrez aussi souscrire à l’assurance de santé  (National Health Insurance), qui est fortement recommandée par l’université d’accueil, sinon obligatoire.

Gné. On se quitte en musique, comme disent les gens des ondes.

Monkey Majik – Let’s get along

たいへんよくできました!

25 Mar

Lire le titre: “Taihen yoku dekimashita!” i.e. “Vraiment bien joué!”

Ou pourquoi j’ai besoin de faire joujou pendant mes révisions.

Que l’on soit grand débutant ou intermédiaire en japonais, on sait tous que le plus chiant, c’est bien les kanji qu’il faut sans cesse lire, déchiffrer, écrire, mémoriser, sous peine d’avoir l’air d’un cochon d’Inde léthargique le jour où on doit décrypter avec désespoir les instructions écrites au dos de la boîte de curry pendant que les oignons sont en train de cramer dans la casserole.

Bachoter sur ses manuels c’est le quotidien de tout un chacun, mais lorsque l’on a trop d’affaires à trimballer dans son sac et des épaules un peu faibles pour transporter le tout (et qu’on a une interro le soir-même, accessoirement), un peu d’économie de place et d’énergie serait le bienvenu.

Alors bon, cet article s’adresse principalement aux possesseurs d’iPhone (et iPad aussi j’imagine), bien qu’il soit envisageable de trouver des applis similaires sur Android ou sur tout autre smartphone tactile (avec ou sans stylet, c’est la fête quoi). Parce que ouaip, dans un grand élan de flemmardise j’ai cherché des applis ludiques pour essayer d’apprendre mes kanji. J’en passe une en revue, et j’en commente une seconde qui cette fois est sur les katakana, pour les grands débutants.

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Ben ça, c’était pas prévu.

29 Feb

LE HASARD FAIT BIEN LES CHOSES. IL PARAÎT.
Bon, après j’en sais rien moi.

Pendant des semaines, j’ai été persuadée qu’on m’enverrait aux USA pour ma 3e année. EH BEN NON.

Je fais partie des 11% qui n’ont pas réussi à avoir l’un de leurs trois premiers choix. Parce que j’ai eu mon 6e, mon dernier, mon “choix de secours”, le truc où on se dit “Oh ouais, j’ai mis ça au cas où, et puis si tu voyais ma lettre de motivation pour c’te fac…”. Ah la loose, ah qu’on se sent con, au milieu des autres étudiants qui hurlent presque leur joie parce qu’ils obtenu l’université qu’ils avaient choisi en premier. Et toi t’es là, alternant entre les “Ah bon.” et les “Ah bon?”, incapable de se dire si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle. On traverse toutes les humeurs possibles et imaginables en une journée, on ne sait pas, au bout d’une heure, si on est foutu ou pas.

Préparer sa 3A c’est (presque, parce qu’il faut pas déconner non plus), comme préparer son bac. Tes aînés te disent tous “Maiiiiiiiis ça va bien s’passeeeeeeeeeer” ou encore “C’est toi qui la fais, ta 3e année, alors relaaaaaaaaaaaax”. Et c’est comme ça depuis des siècles longtemps.

Je suis une girouette. (c’est pas tout le temps facile)

J’ai voulu aller ici, puis là, faire un détour par la Finlande avant de retourner au États-Unis, et puis finir au Japon. On pense avoir trouvé la parade parfaite et on soupire de soulagement alors qu’on soumet son dossier 3 minutes avant la deadline. Et à la fin, parfois ça marche, parfois ça coince. (Et j’ai eu beau prier les ancêtres, Mulan-style, ça n’a pas marché.)

Et voilà où je me retrouve. D’ici six mois, je pars à Kyoto pour quasiment un an.

En vrai, c’est cool. J’ai envie d’aller au Japon depuis mes 10 ans, je crois. Pourtant, le jour des résultats, ce n’était absolument pas ce que j’avais envisagé.

Août, c’est plus très loin, mais c’est dans longtemps.

J’ai le temps de procrastiner.