Archive | August, 2012

J1 ~ J9: Onegaishimaaaaaasu

30 Aug

Être au Japon quand on a un japonais très approximatif, c’est un peu comme être dans un flou artistique permanent. On ne comprend que la moitié de ce qu’on lit, et le tiers de ce qu’on nous dit (alors pour commander au resto, ça devient parfois laborieux). Néanmoins je suis toujours vivante, même si tout paraît plus compliqué, entre acheter un ticket de métro, demander une pointure de chaussures et expliquer que oui, oui, on vient de Frââââânce, et que, oui, oui, merci beaucoup, je vous en prie. 

Récit elliptique mais illustré de mes cinq sept (décidément…) neuf premiers jours au pays du soleil levant:

22 août: L’arrivée qui se fait sans encombres, contrairement à ce que je pensais (je m’imaginais perdue dans l’aéroport, incapable de demander mon chemin, “mais en fait, non”). L’aéroport international du Kansai (abrégé KIX) est à 50mn en navette (z’appellent ça un “limousine bus”) jusqu’au terminal (OCAT de son petit nom). J’ai du ensuite prendre un taxi pour rejoindre mon auberge, plus ou moins en plein cœur d’Osaka. Et tout ça sans me perdre, c’est déjà pas mal. J’ai ainsi passé deux jours seule, le temps que mes parents débarquent sur le sol nippon via un vol différent. J’en ai profité pour rencontrer mon cousin germain pour la première fois, un Thaïlandais expatrié au Japon pour deux ans, avec qui j’ai communiqué plusieurs mois auparavant pour préparer mon début de séjour. Un visage jovial et rondouillet, et une voix que j’avais déjà entendue via Skype, je ne me sens déjà plus si seule.

Épreuve du jour: savoir ce qu’on est en train d’acheter.

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La relève, ou presque

20 Aug

La troisième année à l’étranger, la troiza, le séjour d’études, l’année vacances, appelez la comme bon vous semble. Elle a son avant, son pendant, son après. On lit les rapports de séjour, on rêvasse sur le site web de l’université, on se prend à organiser des rencontres entre contacts ou entre SciencesPistes à travers le continent. Toujours cette appréhension avant le départ, on a en tête ce qu’un de nos prédécesseurs a laissé dans son rapport, curieux carnet condensé en quelques louanges envers la fac d’accueil, et l’ouverture d’esprit, béante, limitée mais sans frontières. Mais bien peu souvent aura-t-on l’occasion, l’envie, l’opportunité d’aller à la rencontre de cet(te) aîné(e) qui fut là où nous serons; autrement, les questions restent les mêmes, les réponses, identiques, vagues dans la formulation, mais que l’on garde comme un maxime. Ta troisième année, c’est toi qui la fais. Nespa.

Alors avoir pu être amie avec celles qui traceront le chemin pour moi, c’était une façon différente d’appréhender la troiza. Elles font ce que je ferai; elles ont fait ce que je fais. Cette année sera la mienne, avec mes souvenirs, mes expériences, mais les partager, ce sera faire resurgir d’autres souvenirs, d’autres expériences. Les revoir, c’était faire le bilan; autant pour elles que pour moi.

“J’ai pas l’impression qu’on s’est pas vues pendant un an”. Le Glorieux Internet a encore frappé.

Au Japon (comme dans le reste de l’Asie, maintenant que j’y pense), le concept d’aîné/cadet a une importance qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs. Le senpai, c’est un peu celui qui montre la voie aux kouhai, un croisement entre le baby bro/sis et le jeune padawan (mais plus le second que le premier, en fait). Les retrouvailles avec mes senpai (quand on se paye le luxe d’en avoir deux trois, on peut vraiment se sentir chanceux, coucou Valentin-senpai si tu me lis), c’était un peu comme attendre avec impatience deux grandes sœurs parties au loin, pour longtemps (pendant que grand frère, lui, est déjà retourné à Kyôto).

Donc voilà. Merci Chloé, merci Elsa, maintenant c’est mon tour.

J-1.

Papelards #1: Le CoE, le visa, la “resident card”

3 Aug

Tiens, je n’ai écrit aucun article en près de quatre ou cinq mois.

Ça, c’est fait.

La paperasse, donc. Pas que ce soit quelque chose qui me rende franchement jouasse, mais c’est une étape importante avant de pouvoir me déclarer officiellement 大学生, une étudiante. Et puis ça intéressera sûrement (j’espère) ceux qui ont l’intention de faire un séjour d’études, que ce soit à Kyôto ou ailleurs.

Entre la réception des premiers courriers et le débarquement sur le sol nippon, il y a plusieurs étapes à respecter (cool, un article long et chiant), et il faut patienter plusieurs mois.

Une fois le dossier d’inscription rempli et envoyé fin mars, on reçoit une première lettre d’admission fin mai. A partir de là, plus rien à faire. Cette lettre ne permet rien, sinon de pouvoir affirmer que le dossier est correctement complété. Ce n’est que fin juillet ou début août que l’on reçoit le fameux sésame, à savoir le Certificate of Eligiblity (CoE).

Note: l’envoi du CoE diffère en fonction des universités. Pour Kyôdai par exemple, l’envoi se fait en septembre, alors que pour Dôshisha, je l’ai reçu ce matin (3 août 2012).

Un petit certificat, qui fait à peu près la moitié d’une feuillle A4

C’est le CoE qui permet d’obtenir le visa. Ce certificat est envoyé par la fac d’accueil, on ne peut en aucun cas s’en procurer un tout seul. Le visa est obligatoire si l’on reste plus de 90 jours sur le territoire japonais. Les touristes n’ont pas besoin de faire une demande de visa à l’ambassade ou au consulat.

Faire une demande est simple, le tout est détaillé sur cette page de l’Ambassade du Japon en France. Comptez 2 à 5 jours ouvrés pour l’obtention, donc ne le faites pas au dernier moment. En 2012, les frais de visa s’élèvent à 27€.

Note: faites une dizaine de photos d’identité avant de partir, il vous en faudra un paquet autant avant qu’après votre arrivée au Japon.

Enfin, la carte de résident. Depuis le 9 juillet 2012, la procédure permettant d’obtenir un “Certificate of Alien Registration” (aussi appelée 外国人登録証明書, gaikokujin tōroku shōmeisho, ou alien card) a été abolie et remplacée par un nouveau système.

Coucou.

L’obtention de la nouvelle carte de résident peut se faire dès l’arrivée aux aéroports du Kansai, Narita, Haneda et Chubu. C’est comme une carte d’identité, il faut la garder sur soi en permanence. Ceci dit, si la procédure pour obtenir l’alien card a été abolie, il faut quand même se rendre à la “mairie” de son quartier (区役所, kuyakusho) dans les jours suivant l’emménagement pour donner son adresse. Apportez avec vous ladite carte et votre passeport. Le même jour, vous devrez aussi souscrire à l’assurance de santé  (National Health Insurance), qui est fortement recommandée par l’université d’accueil, sinon obligatoire.

Gné. On se quitte en musique, comme disent les gens des ondes.

Monkey Majik – Let’s get along