J1 ~ J9: Onegaishimaaaaaasu

30 Aug

Être au Japon quand on a un japonais très approximatif, c’est un peu comme être dans un flou artistique permanent. On ne comprend que la moitié de ce qu’on lit, et le tiers de ce qu’on nous dit (alors pour commander au resto, ça devient parfois laborieux). Néanmoins je suis toujours vivante, même si tout paraît plus compliqué, entre acheter un ticket de métro, demander une pointure de chaussures et expliquer que oui, oui, on vient de Frââââânce, et que, oui, oui, merci beaucoup, je vous en prie. 

Récit elliptique mais illustré de mes cinq sept (décidément…) neuf premiers jours au pays du soleil levant:

22 août: L’arrivée qui se fait sans encombres, contrairement à ce que je pensais (je m’imaginais perdue dans l’aéroport, incapable de demander mon chemin, “mais en fait, non”). L’aéroport international du Kansai (abrégé KIX) est à 50mn en navette (z’appellent ça un “limousine bus”) jusqu’au terminal (OCAT de son petit nom). J’ai du ensuite prendre un taxi pour rejoindre mon auberge, plus ou moins en plein cœur d’Osaka. Et tout ça sans me perdre, c’est déjà pas mal. J’ai ainsi passé deux jours seule, le temps que mes parents débarquent sur le sol nippon via un vol différent. J’en ai profité pour rencontrer mon cousin germain pour la première fois, un Thaïlandais expatrié au Japon pour deux ans, avec qui j’ai communiqué plusieurs mois auparavant pour préparer mon début de séjour. Un visage jovial et rondouillet, et une voix que j’avais déjà entendue via Skype, je ne me sens déjà plus si seule.

Épreuve du jour: savoir ce qu’on est en train d’acheter.

24 août: La parentée enfin arrivée, on change d’hôtel pour se retrouver au St. Regis à Honmachi, un quartier très animé d’Osaka, et surtout proche d’une immense allée, longue d’environ 2km, qui ne comporte QUE des magasins de toute sorte (électronique, vêtements, nourriture…). Cette allée traverse les quartiers de Shinsaibashi-suji pour terminer à Dotonbori, là où on peut trouver le “Glico Tatemono”, figure du quartier.

J’avais oublié de le prendre en photo…
source http://www.gojapango.com/travel/osaka_dotonbori.htm

Première vue d’Osaka, vers 15h. Il y a des montagnes partout, où que l’on regarde. Et ici, le soleil se lève à 4h30 pour se coucher à 18h30.

Le truc affolant avec le soleil nippon, c’est bien ses horaires bien différentes de ce que l’on a en France. Au moins, on peut commencer à faire la fête plus tôt.

Une vue bien sympathique d’Osaka depuis ma chambre au 19e étage du St. Regis

Ce qu’il y a de bien à Osaka, c’est qu’il est impossible de mourir de faim; il y a des restaurants absolument partout, pour tous les goûts et toutes les bourses.

De la bouffe, de la lumière, des gens, partout, tout le temps.

Et ce qu’ils appellent fast food ici et s’achète à 3.50 yen à tout casser, se vend quand même 8€ et des poussières dans un restaurant de la rue Ste-Anne à Paris.

Le visage de la faim. Je fais pas une duckface, je suis en train de souffler sur mes takoyaki encore brûlants. Nuance.

Mes parents, mon cousin et moi sortons tous les soirs, on tombe d’ailleurs sur l’un des derniers festivals du mois d’août, le Bon-Odori, dans un temple près de Midosuji.

Dans cette estrade pleine de lanternes, un chanteur et son groupe. Ils entonnent un chant traditionnel, et tout le monde se met à danser bien comme il faut. Enfin, sauf les touristes, les enfants, et les salarymen qui n’ont pas le sens du rythme.

Le yukata, un kimono d’été, en coton généralement, porté lors de festivals. Ça fait des jours que je cours partout pour m’en trouver un.

25 août: Nous partons un après-midi à Kobe pour goûter leur célèbrissime bœuf. J’aurais pu consacrer mon blog entier à la mangeaille, en fait.

Le normal (en bas) et le spécial (en haut). Deux steaks pour quatre et l’estomac ravi.

Au centre de la table est située une grande planche sur laquelle un chef (un par tablée) prépare les légumes et la viande sous nos yeux.

C’est bô comme un tableau.

Lors de mon bref séjour au St. Regis, j’ai sympathisé avec Chihiro, une employée très sympathique et enthousiaste à l’évocation de la Frâââânce, alors qu’elle me demandait si je venais de Chine ou de Taiwan.

Je maîtrise à peu près le ‘V’ de toute photo prise au Japon qui se respecte. Promis, je recommence plus.

Pour faire une pause dans ces japoniaiseries, mon cousin nous emmène dans un dédale de petites rues plus ou moins bien éclairées pour tomber sur ceci: un restaurant thaïlandais, le Bangkok Spicy, vraiment excellent.

  

C’est vrai que depuis que je suis au Japon, je n’ai pas cuisiné une seule fois, j’enchaîne restaurant sur restaurant. Mais aussi, quand on regarde le prix de certaines denrées…

Bonjour, je vous présente la pomme à 2.50€ l’unité.

La pastèque à ~40€ pièce, ou comment se ruiner si on veut tenter le 5 fruits et légumes par jour.

Et sans transition… enfin si, quand même

Mes fidèles compagnons de voyage lors de mon trajet Osaka > Tokyo en Shinkansen

Sans trop de photos  ni de récit rocambolesque (difficile de faire intéressant quand tout se passe comme prévu), j’arrive à Tokyo en début de soirée et prends un taxi jusqu’à l’auberge.

S’il y a bien une différence que j’ai constaté, c’est le nombre de trajets en taxis que j’ai effectués. En France: zéro pointé. Au Japon: au moins une dizaine en une petite semaine. Les chauffeurs pour la plupart sont de grands messieurs âgés d’une soixantaine d’années à la vue légèrement défaillante, pas souvent équipés d’un GPS mais qui savent piler au bon moment. En arrivant à la gare de Tokyo, nous tombons sur un chauffeur affable et plutôt bavard, qui nous raconte qu’il a déjà été en France il y a 25 ans de cela, qu’il a tout oublié de ses quelques cours d’allemand pris dans les années 80, et que mon japonais était plutôt bon.

D’ailleurs, j’ai du entendre cette remarque au moins cinq ou six fois. Du chauffeur de taxi tokyoïte à la vendeuse de glaces au lait de vache de Hokkaido, en passant par les vendeuses de tabliers roses à petits cœurs, tous feront cette remarque à quiconque arrive à aligner plus de cinq mot dans une phrase. Ajouter à ça le fait qu’on soit Français, et avec tous les clichés que les Japonais ont (ou non) du pays, on est vite noyé dans les compliments et dans les “Eeeeeeeh?!” d’étonnement et d’enthousiasme.

M’enfin. Ce fut une semaine où j’ai pas mal bougé. Mes parents ne restant que trois semaines, nous essayons de voir du pays sans tout de même trop se forcer (eh, ils ont plus vingt ans). D’ici quelques jours, nous irons à Nara, avant de se poser pour une semaine à Kyoto, où j’emménagerai (“pour de bon”).

Je vous laisse avec ces quelques photos prises entre Asakusa et la Tour de Tokyo, avec en prime le pouce de ma meilleure amie sur la première photo, parce que sur mon téléphone, ben, ça se voyait pas.

A gauche et à droite, Manami et Hiroaki, rencontrés il y a plus de trois ans quand j’étais encore au lycée. Depuis, ils ont ouvert une pâtisserie à Saitama.

Vue depuis le premier étage de la tour de Tokyo, à 150m. Bon, j’aime bien quand même le Trocadéro et la Place de l’Étoile, qu’on se le dise.

Akihabara, le quartier électronique. Trop de magasins et trop peu de pieds pour tous les visiter.

Oh mais, une boîte rose avec un joli nœud. Un cadeau de Manami et Hiroaki, vous savez, ceux qui ont une pâtisserie à la française. À l’intérieur: des sablés, madeleines, cakes sucrés…

Parce que je n’allais pas finir cet article sans parler une dernière fois de bouffe.

Voilà pour ma première semaine, j’aurais voulu donner signe de vie plus tôt, mais Internet s’est récemment ligué contre moi.

5 Responses to “J1 ~ J9: Onegaishimaaaaaasu”

  1. Sir Jaerdoster August 30, 2012 at 3:05 pm #

    Je sais pas faire de smileys de gens qui bavent, mais ces steaks *_________*

  2. pandalostinjapan August 30, 2012 at 3:19 pm #

    Eh bien Anaïs, je suis presque jalouse, là maintenant de ma salle de cours… Amuse toi bien et tu verras, Kyoto c’est le meilleur!! Bises

  3. nikkie_ab August 30, 2012 at 9:13 pm #

    Très beau récit, très éloquent, cela donne vraiment envie de découvrir le pays ! Bises Tonton, Thyvan et Tata

  4. Aurel August 31, 2012 at 9:34 am #

    Ca donne envie d’ENFIN y arriver *__* ! Alors, le boeuf de Kobe, il est à la hauteur de sa réputation ?

  5. dijun August 31, 2012 at 10:13 am #

    ça fait plaisir de voir que ça a l’air de bien se passer. =)
    Tu me donnes envie de te rejoindre, dis donc!

    (Danie)

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